Catégorie : Pédiatrie

  • Botulisme

    Clostridium botulinum est une bactérie ubiquitaire, retrouvée dans la terre et les sédiments marins. Elle colonise le tube digestifs d’animaux (porc, volailles, poissons) dont les fèces assurent la dissémination des spores dans l’environnement. La pathogénicité de ce germe est issue de la production d’une toxine, la plus puissante connue dans la nature : la toxine botulinique. On décrit classiquement trois formes d’infections par C. botulinum :

    • la forme paralytique (ou botulisme infantile) qui est l’apparition rapide d’une paralysie descendante avec gêne respiratoire et hypotonie chez les nourrissons (< 12 mois) ;
    • le botulisme alimentaire (à la suite de la consommation d’aliments avariés et sans respect des mesures d’hygiène) ;
    • et le botulisme d’inoculation (colonisation d’une plaie, souillée par de la terre, l’un des milieux de vie de C. botulinum).

    C. botulinum est une bactérie qui prolifère le mieux entre 25 et 37°C. Ce n’est pas la bactérie en elle-même (quelque soit sa forme) qui est préoccupante, c’est sa production de toxine botulinique, une neurotoxine (à noter que d’autres espèces de Clostridium peuvent aussi produire la neurotoxine botulinique). En outre, lorsque les conditions de vie de l’environnement de C. botulinum sont devenues défavorables, elle adopte une conformation : le spore. Cette propriété particulière, la sporulation, lui permet de résister à la chaleur, à la baisse des nutriments, au rayonnement. En l’absence d’oxygène, le spore germe et produit la toxine botulinique. Bien que cette neurotoxine puisse être détruite à partir de 80 °C, il faut une température de 120°C pendant au moins 15 minutes pour se débarrasser des spores.

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  • Calendrier vaccinal 2025

    Nizar qui reçoit un vaccin dans l’épaule pour se protéger des infections.

    Grâce aux vaccins, certaines infections graves ou invalidantes ont très fortement diminué.

    En 2023-2024, il y a eu une forte épidémie de coqueluche. La coqueluche est une infection bactérienne du poumon. Cette bactérie (Bordetella pertussis ou Bordetella parapertussis) sécrète une toxine qui est responsable d’une toux (pouvant durer plusieurs semaines). De manière générale, elle est plutôt inconfortable. Traiter par un antibiotique adapté dans les trois premières semaines d’évolution de la toux permet de guérir plus rapidement.

    Néanmoins, chez les enfants de moins de 3 mois, le risque de complications est majeur : 90 % des décès liés à la coqueluche surviennent chez eux.

    Or, la vaccination contre la coqueluche ne début qu’au deuxième mois (avec une seconde dose à 4 puis 11 mois). Cette vaccination ne commence à être efficace que chez les nourrissons de 6 mois et plus.

    Comment protéger les tous petits, dès lors ?

    En vaccinant la mère (au troisième trimestre de la grossesse qui correspond au trimestre où le bébé constitue son stock d’anticorps à partir de ceux de la mère). Aussi, en vaccinant toutes les personnes susceptibles de rencontrer l’enfant. En effet, il est coutume de dire que la première cause de toux infectieuse est la coqueluche (vous serez désormais vigilant à la petite toux anodine de votre oncle, de votre cousine ou de votre collègue).

    La stratégie vaccinale évolue avec le temps. Il n’est pas censé de dire qu’ « auparavant » il n’y avait pas autant de vaccins. Auparavant, il n’y avait pas autant d’enfants qui survivaient, serait-on tenter de répondre.

    Prenons l’exemple des vaccins contre le méningocoque (une bactérie responsable de méningite bactérienne). Les méningites à méningocoque sont responsables d’un fort taux de mortalité et de handicap, en cas de survie. Il y a plusieurs zéro types de méningocoques (A, B, C, W135, Y). En France, le zéro type le plus prépondérant est le B. Pour des raisons diverses et variées, chez le vaccin contre le méningocoque C qui a été généralisé. Toutefois, cette souche ne représentait qu’environ 10-15 % des méningites à méningocoque. Depuis le vaccin (Neisvac®), il n’y a quasiment plus de méningites à méningocoque C. Les autres sérotypes ont augmenté en France. Désormais, en France, on vaccine contre tous les sérotypes « vaccinables » : contre le B (Bexsero®), A, C, W135 et Y (Menquadfi®, Menveo®, Nimenrix®).

    A la question : doit-on vacciner son enfant et soi-même par les vaccins que notre médecin nous recommande, la réponse est : ABSOLUMENT.

    Voici le calendrier vaccinal 2025 sous forme de carte postale simplifiée (PDF ; Calendrier des vaccination sur sante.gouv.fr).

    Je suis le Dr. Maji, Pédiatre à Paris. Cet article apporte une information médicale et ne se saurait se substituer à une consultation.