Catégorie : Nouveau-Né

  • Dépistage néonatal

    Contexte historique

    Ivar Asbjørn Følling fut un médecin norvégien ; il fut, également, un biochimiste. Parmi les patients qu’il était amené à suivre, plusieurs enfants présentaient un retard mental. A l’époque, deux causes de retard mentaux étaient connus : l’hypothyoïdie, aussi appelée « crétininisme » et la trisomie 21 ou « mongolisme ». Toutefois, les patients du Dr. Asbjørn Følling n’avaient pas les mêmes caractéristiques physiques que les patients souffrant d’hypothyoïdie ou de trisomie 21. Ces patients ne présentaient pas de franches caractéristiques communes : le retard mental était surtout le symptôme qui les reliaient. Afin d’identifier une cause à cette forme de retard mentale distincte, il s’est intéressé à un frère et à sa soeur, tous les deux atteints du même retard mental. En émettant l’hypothèse qu’ils partageaient la même cause de déficience intellectuelle, il se servit de sa casquette de biochimiste pour analyser leurs urines. Après, probablement, plusieurs essais, il remarqua que l’utilisation de chlorure ferrique coloraient les urines de ces deux enfants en vert. Il put identifier le composé : l’acide phénylpurivique, issu de la dégradation de l’acide aminé : la phénylalanine (apportée par l’alimentation). Le Dr. Asbjørn Følling demanda à ses confrères les échantillons urinaires de patients atteints de retard mental et pu, dès lors, identifier 8 autres patients excrétant de fortes quantités d’acide phénylpurivique dans leurs urines. Il venait d’identifier, en 1934, une nouvelle maladie : la phénylcétonurie.

    En 1958, Horst Bickel montra que les enfants atteints de phénylcétonurie présentaient une amélioration clinique, modeste, de leurs symptômes grâce à un régime pauvre en phénylalanine. A ce stade, la phénylcétonurie était identifiée comme une maladie dont l’excès de phénylalanine, mesurable dans le sang, était responsable de retard mental, définitif, une fois que la maladie était installée (c’est-à-dire, quelques mois après la naissance). Un médecin américain, Robert Guthrie, affecté par la naissance d’un fils atteint de retard mental, se plongea dans la mise au point d’une méthode diagnostique pour le dépistage, en période néonatale, de la phénylcétonurie. Après plusieurs essais, il réussit à élaborer un test qui permettrait de diagnostiquer, en période néonatale, les patients atteints de phénylcétonurie, grâce à une goutte de sang, prélevée sur leur talon, déposée sur papier buvard : le test de Guthrie.

    Aujourd’hui, tous les nouveaux-nés se voient prélevés un peu de sang, à partir de leur talon, à leur 3ème jour de vie. Ces gouttes de sang se voient déposer sur un papier buvard. Les renseignements du nouveau-né et de ses parents sont enregistrés sur le papier buvard.

    Recto 

1 – Le Code Maternité est un code à 3, 4 ou 5 caractères alphanumériques. Le Code Maternité correspond au code de la maternité de naissance. Il peut être récupérer auprès des Centres Régionaux de Dépistage Néonatal.
2 – Au mieux, le nom renseigné doit être le nom de l’enfant déclaré à l’état civil. Si la déclaration à l’état civil n’a pas été faite, il demeure important de noter le nom transmis par les parents.
3 – Le rang de naissance correspond à l’ordre de naissance pour une grossesse multiple. Ainsi au cours d’un accouchement de jumeau, il conviendra de mettre 1/2 pour le premier enfant né, et 2/2 pour le second.
4 – Selon le statut du prélèvement, il est nécessaire de cocher prélèvement « initial » ou « 2e prélèvement ». En effet, il est parfois nécessaire de refaire un prélèvement. Tout nouveau prélèvement (2ème, 3ème ou plus) doit faire cocher la case « 2e prélèvement ».
5 – Le code demandé est le code du service de prélèvement, comme pour le code maternité, il peut être retrouvé auprès du Centre Régional de Dépistage Néonatal.
    Verso 

6 – Les informations contenues dans le paragraphe concernant les parents permettront de recontacter les parents en cas de besoin. Ces informations sont donc essentielles pour avertir les parents des résultats de leur enfant.
7 – L’item « Médecin déclaré CPAM » doit être complété avec le nom du médecin traitant des parents. Il peut être remplacé pour l’identité de tout autre professionnel ayant suivi les parents ou destiné à suivre l’enfant (pédiatre, SF,…).
8 – La ville correspond à la ville d’exercice du professionnel. Cela permettra aux Centres Régionaux de Dépistage Néonatal de retrouver le professionnel et de la contacter en cas de besoin.
9 – L’encadré traitant du consentement parental à la réalisation d’un examen des caractéristiques génétiques doit être correctement rempli par les parents. Vérifier que leurs noms figurent, ainsi que le prénom, nom et date de naissance de l’enfant et qu’ils soient corrects. Il faut absolument qu’une (et une seule) des cases « Consentons » ou « Ne consentons pas » soit cochée. Et pour finir, il est impératif qu’au moins une signature soit apposée en bas de l’encadré.

Attention : le dépistage de l’amyotrophie spinale se réalisant exclusivement par analyse génétique ciblée, il est important d’expliquer aux parents que ce dépistage ne sera pas réalisé s’ils ne consentent pas.

    Recto & verso du papier buvard servant au dépistage néonatal (test de Guthrie), en France. D’après depistage-neonatal.fr.

    La suite, à venir dans l’article : Dépistage néonatal : qu’est-ce qu’une maladie génétique ?

    Je suis le Dr. Maji, Pédiatre à Paris. Cet article apporte une information médicale et ne se saurait se substituer à une consultation.

    Pour aller plus loin

    Histoire et organisation du programme français de dépistage néonatal systématique (1967-2020) par Jean-Pierre Farriaux

  • Fiche : varicelle

    Histoire de la varicelle

    De manière très intéressante, des analyses récentes suggèrent que le virus de la varicelle aurait émergé en Afrique, avec les premiers humains, 7 millions d’années auparavant.

    Jusqu’au début du XXᵉ siècle, la varicelle fut surtout décrite parmi les « maladies éruptives » de l’enfance, au sein desquelles on la confondait souvent à la variole ou la scarlatine. Néanmoins, les médecins se mirent à décrire plus précisément la varicelle, d’abord cliniquement, puis par l’observation que la vaccine (le vaccin contre la variole) ne permettait pas de se protéger contre la varicelle (permettant de distinguer la variole, de la varicelle). Le jalon majeur du XIXᵉ siècle fut posé en 1892 par le pédiatre hongrois Janus von Bókay, qui observa que des individus, en contact avec des sujets présentant un zona, développèrent une varicelle. Cela permit de suspecter qu’un germe était commun à la varicelle et au zona.

    (suite…)